L’opération « Les Quartiers Fertiles » retient quatre nouveaux projets en Outre-mer

©Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine

L’opération « Les Quartiers Fertiles » retient quatre nouveaux projets en Outre-mer

Dans le cadre du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), l’opération « Les Quartiers Fertiles » a pour objectif de déployer l’agriculture urbaine au cœur des quartiers prioritaires de la ville. Le 16 avril, de nouveaux lauréats de l’appel à projets ont été désignés, dont quatre dans les Outre-mer (La Réunion, la Martinique et Mayotte).

Les projets d’agriculture urbaine ont l’ambition de renforcer la dimension environnementale des 450 quartiers concernés par le NPNRU dans toute la France, sous la houlette de l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (l'ANRU) et de ses partenaires (Secrétariat général pour l’investissement, Caisse des dépôts-Banque des Territoires, Agence de la transition écologique [ADEME], et ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation dans le cadre du plan France Relance). 

Selon l’ANRU, l’agriculture urbaine peut constituer un levier de transformation profonde des quartiers, en offrant « une occasion inédite d’y intégrer des espaces de végétalisation et de mise en culture ». « Elle peut constituer un levier de réponse aux dysfonctionnements urbains des quartiers et il s’agit de saisir la temporalité de déploiement des projets du NPNRU pour doter les projets d’une nouvelle dimension plus ambitieuse sur les plans économique, social et environnemental », ajoute l’Agence.

L’opération « Les Quartiers Fertiles » est dotée au total d’un budget de 34 millions d’euros. En décembre 2020, 27 lauréats de l’appel à projets avaient été primés. La nouvelle vague de 48 nouveaux lauréats du mois d’avril représente une enveloppe de plus de 15 millions d’euros. Une dernière tranche d’appel à candidatures est lancée à ce jour. Leur dépôt est possible jusqu’au vendredi 16 juillet 2021 selon les modalités définies sur le site internet de l’ANRU

« L’objectif de massification et d’accélération de l’agriculture urbaine sous des formes variées (jardins d’insertion, micro-fermes urbaines, projets complexes) au titre de cet appel, devra trouver écho dans des projets accompagnant la structuration de filières locales en associant de manière étroite les habitants et s’inscrivant dans une logique productive », souligne cet organisme.

Les lauréats des deux premières tranches de l’appel à projets « Les Quartiers Fertiles »

Après déjà deux lauréats retenus en 2020, quatre nouveaux lauréats de la deuxième tranche de l’appel à projets se trouvent dans les Outre-mer. Il y en a deux à La Réunion. A Saint-Benoît, le projet Ti-mel consiste en la création d'une filière économique (agricole, agroalimentaire semi-industrielle, artisanale) autour du Vacoa. « Cet arbre très présent sur site sera exploité en cueillette avant la mise en place d'une plantation et d'une pépinière. Un atelier est prévu pour produire d'une part des produits alimentaires et des alicaments à partir des fruits, bourgeons et racines et d'autre part des emballages biosourcés à partir des feuilles. Le projet est complet avec un volet social (lieu culturel, fonctionnement coopératif, emplois et formation) et environnemental (végétalisation, lutte contre l'érosion, éco-emballages) », détaille l’ANRU. 

A Saint-Denis, le projet vise à introduire de l'agriculture urbaine dans le NPNRU de la ville dans une approche multifonctionnelle : alimentation, social, cadre de vie, filière économique, et environnement. Il repose sur trois piliers : « l'implantation d'une exploitation innovante dans un parking souterrain ; la création de jardins partagés ; l'implantation de ruches en toitures ».

A Fort-de-France, en Martinique, le projet concerne le quartier de Volga Plage. Il prévoit de contribuer à la rénovation urbaine du lieu et à sa transition écologique, notamment « par la création d'un agri-parc en bordure du quartier siège d'une production maraîchère et accueillant des activités pédagogiques. Des actions du projet prendront place directement dans le quartier (puis dans d'autres) notamment de manière itinérante ». Le volet pédagogique auprès des écoles se fera autour du changement climatique, de l'écologie, et de l'agriculture. 

Enfin, dans la commune de Koungou à Mayotte, un projet ambitionne la mise en culture de 16 hectares au sein du quartier Majicavo-Koropa et en amont pour contrer une urbanisation non maîtrisée tout en créant de l'activité. « Un chantier d'insertion est prévu pour valoriser des terres en pente par un projet agroforestier ; du maraîchage professionnel s'implantera ; des parcelles seront dédiées à de l'agriculture urbaine plutôt citoyenne. La distribution de ces productions se fera sur le quartier ; une activité de transformation est aussi prévue », précise l’ANRU.

PM