Le Conseil de l’Agence spatiale européenne (ESA), se réunira le mercredi 28 et jeudi 29 octobre, dans le but d’évaluer les conséquences de la crise du Covid-19 sur le développement du projet et du lancement d’Ariane 6. Les contraintes imposées par la pandémie ont ralenti la progression du programme, et le lancement devrait avoir finalement lieu en 2022. Le point grâce à nos confrères d’Aerospatium et Les Echos.

Alors que l’ESA anticipait encore cet été le lancement de la nouvelle fusée Ariane 6 au second semestre 2021, le ralentissement de l’avancée des travaux, principalement dû aux contraintes de déplacement, de travail et de télétravail partout en Europe, rend la possibilité d’un lancement avant 2022 très difficile. En effet, le programme regroupant plus de 600 sociétés, réparties dans 13 pays européen, les restrictions liées aux mesures sanitaires, strictes dans la majorité des pays du globe, a fatalement impacté l’avancé du projet. Il en est de même pour les travaux menés par le CNES pour l’achèvement du pas de tir sur la base spatiale de Kourou, la Guyane étant soumise a de très fortes contraintes sanitaires.
Il est attendu qu’au vu des surcoûts et retards liés à la pandémie, le lancement soit repoussé de 6 à 12 mois sur le créneau initial souhaité, du second semestre 2021.

Dernières contraintes techniques

La revue Aerospatium, spécialisée dans les programmes spatiaux , souligne dans son dernier numéro que le CNES rencontrerait des problèmes techniques, notamment sur le bras de ravitaillement de l’étage supérieur du lanceur : « Bien plus sophistiqués que les bras d’Ariane 5, ces bras doivent se déconnecter après l’allumage du moteur principal et non plus avant comme sur Ariane 5, et la qualification de cette marge de dégagement s’est révélée être un véritable casse-tête pour les équipes du Cnes et de ses sous-traitants industriels : Groupe ADF, Cegelec et Air Liquide »
Bonne nouvelle tout de même pour le programme et pour ArianeGroupe, les différents moteurs du lanceur ont, quant à eux, tous pu être testé avec succès malgré les contraintes actuelles.

Le Conseil de l’Agence spatiale devra ainsi statuer sur le report calendaire cette semaine, dans une situation difficile, alors que la compagnie SpaceX, qui a l’avantage d’avoir un centre de production centralisé, contrairement à l’ESA, prends de l’avance et s’impose de plus en plus sur le marché des lanceurs spatiaux.

Damien Chaillot