Premier voyage à La Réunion pour les « Enfants de la Creuse »

Premier voyage à La Réunion pour les « Enfants de la Creuse »

La stèle dédiée aux enfants réunionnais exilés de force en métropole devant l’aéroport Roland-Garros ©DR

Seize « Enfants de la Creuse », déracinées dans les années 60-80, ont entamé ce mardi 1er décembre, un voyage à La Réunion, rapportent nos partenaires de RTL Réunion. De retour dans leur île natale, elles viennent renouer avec leur histoire, accompagnées de proches et de spécialistes. Une démarche qui s’inscrit dans la reconnaissance de cette page de l’Histoire. 

« Ce voyage est exceptionnel, unique. Nous venons tous ensemble sur notre île natale, chez nous et c’est très important » a déclaré Valérie Andanson, secrétaire de la Fédération des Enfants Déracinés des Territoires d’Outre-mer, à son arrivée à l’aéroport Roland Garros. « Le but c’est de nous réconcilier avec notre histoire, nous réconcilier avec La Réunion, avec nos familles et surtout les réhabiliter parce qu’il y a trop de déni de culpabilité », a-t-elle poursuivi.

« Nous avons besoin de nos familles réunionnaises pour nous construire, nous reconstruire et aller vers le chemin de la résilience ». Si elle reconnaît des « réparations », pour Valérie Andanson : « on ne peut pas mettre de montant sur un préjudice ». « Il y a des avancées mais on ne peut pas réparer ce qui a été brisé, surtout nos vies d’enfants ».

Présente à leur arrivée, la députée réunionnaise Nathalie Bassire (LR) assure être « à leur écoute ». « Il est essentiel que les parlementaires (…) les reconnaissent (…) et soient leurs porte-paroles auprès du gouvernement ». Samedi après-midi, une conférence sera organisée à Saint-Denis dans le grand salon de l’Hôtel de Ville, puis un Kabar parrainé par Danyel Waro avec des artistes, tous bénévoles. Le lendemain, un concert est prévu à La Saline-les-Bains toujours en l’honneur des enfants de la Creuse.

Entre 1962 et 1984, plus de 2 000 enfants réunionnais, principalement issus de milieux défavorisés, ont été arrachés à leurs familles et déportés dans les départements ruraux de l’Hexagone, dont la Creuse, afin de pallier à l’exode rural.

Lire aussi : 

Les « Enfants de la Creuse » reçoivent le soutien d’Amnesty International

Réunionnais de la Creuse : « C’était un vol d’enfants ! »

Les «Réunionnais de la Creuse», victimes de migration forcée réclament à l’Etat d’agir

Plus d’informations sur les « Enfants de la Creuse »