Nouvelle-Calédonie : « Nous poursuivrons inlassablement le dialogue » assure le Premier ministre

Nouvelle-Calédonie : « Nous poursuivrons inlassablement le dialogue » assure le Premier ministre

Alors que la situation s’est tendue en début de semaine en Nouvelle-Calédonie, au sujet de la vente de l’usine de Vale NC dans le sud calédonien, le Premier ministre a assuré, ce mardi, poursuivre « inlassablement » le dialogue entre l’État et les partenaires politiques de l’archipel.

« Nous poursuivrons inlassablement le dialogue (…) jusqu’à parvenir avec l’ensemble des acteurs, à une solution négociée » a déclaré Jean Castex, interpellé par le député Jean-Christophe Lagarde, président du groupe Agir Ensemble, au nom des députés calédoniens Philippe Gomes et Philippe Dunoyer. Le Premier ministre s’exprimait plus précisément sur l’épineuse vente de l’usine de Vale NC dans le sud de la Grande Terre calédonienne, et alors que plusieurs affrontements violents ont éclaté dans la journée de lundi.

« La Nouvelle-Calédonie est au bord d’un chaos politique, économique et social », a souligné Jean-Christophe Lagarde. « Des milliers de Calédoniens ne peuvent plus circuler librement, le conflit s’est étendu à de nombreux sites miniers et Nouméa a été le théâtre de véritables scènes de guérilla urbaine avec de nombreux blessés du côté des forces de l’ordre (…) et une cinquantaine d’interpellations », a-t-il ajouté. « Ces événements nous ramènent aux heures les plus sombres de notre histoire », a regretté le député, appelant l’État à « piloter » ce dossier « au plus haut niveau ».

« L’État est un partenaire incontournable, non seulement en tant que signataire des Accords, mais également en tant qu’acteur du processus engagé puisque les financements qu’il apporte représentent 50% de l’enveloppe globale permettant le rachat de l’usine, soit 500 millions d’€ », a rappelé le député. « L’État ne peut pas se contenter de “prendre acte” de la situation, comme un simple greffier des accords politiques qui lient indépendantistes et non-indépendantistes. Il est un acteur majeur du processus engagé depuis 30 ans. Il doit le rester ».

Jean-Christophe Lagarde a appelé le gouvernement à « prendre la main et obliger Vale à repousser l’échéance fixée unilatéralement, au 31 décembre ». « A défaut, il est à craindre que l’usine ferme, avec 3.000 emplois au tapis, et que notre pays continue à s’enfoncer dans des troubles à l’ordre public constitutifs d’une véritable ornière économique et politique ».

Assurant suivre « personnellement, avec le ministre Sébastien Lecornu », la situation sur place, Jean Castex a reconnu des « évènements récents préoccupants ». Outre les 500 millions d’euros apportés à Vale NC, « la Cour des Comptes a démontré que le coût fiscal était de 730 000 euros par emploi en Nouvelle-Calédonie » sur l’ensemble de la filière nickel. « Si cela ne s’appelle de la solidarité nationale, je ne sais pas ce qu’est la solidarité nationale », a insisté le Premier ministre, soulignant que la priorité de l’État est « de sauver les emplois directs et indirects » liés à l’Usine du Sud.

« L’État est intervenu dès septembre dernier pour retarder la fermeture annoncée de cette usine », notamment lorsque le premier repreneur potentiel New Century Resources avait retiré son offre. « Nous avons négocié avec le groupe brésilien Vale pour qu’il parte avec 500 millions d’euros dans les caisses », a également déclaré Jean Castex, précisant que l’État n’est « ni le vendeur, ni l’acheteur ». « Nous garantissons financièrement sur le terrain social et le terrain environnemental ».

Pour le Premier ministre, « il n’y a qu’une seule offre viable pour la reprise de cette usine » à savoir, celle du consortium Prony Resources avec notamment Trafigura. « Je peux vous assurer que cette offre que nous soutenons est assortie de conditions strictes que nous avons posées, notamment sur le montage financier et environnemental. Ces conditions pourraient être discutées jusqu’à la signature définitive prévue en janvier prochain ».

Par Jean Faatau