Nouvelle-Calédonie : Manifestations multiples autour du dossier de l’usine du Sud, le dialogue dans l’impasse

Nouvelle-Calédonie : Manifestations multiples autour du dossier de l’usine du Sud, le dialogue dans l’impasse

Manifestation à l’appel de l’ICAN devant le Haut-commissariat à Nouméa ©Facebook / ICAN

À l’appel du collectif Usine du Sud = Usine Pays, avec le soutien de l’Instance Coutumière Autochtone de Négociation (ICAN) et de partis indépendantistes, plusieurs mobilisations ont eu lieu ce mercredi 18 novembre. Dans la continuité des marches et actions organisées ces derniers jours, le mot d’ordre est inchangé, et dans l’attente d’une table ronde organisée avec tous les acteurs du dossier, aucune offre autre que celle de la Sofinor-Korea Zinc ne saura être acceptée pour le collectif.

Tout semble converger vers un nouveau « préalable minier », à l’image des nombreuses manifestations et négociations qui ont eu lieu à la fin des années 90 autour de l’usine du Nord. Les groupes de soutien au rachat de l’usine du Sud par le groupe Sofinor-Korea Zinc affirment plus que jamais leur détermination et multiplient les actions à travers tout le territoire.
Politiquement, les antagonismes sont encore creusés alors que le fil du dialogue venait à peine de se renouer.

L’Union Calédonienne vient d’affirmer la rupture des négociations, Calédonie Ensemble propose sa médiation au groupe Vale, Sonia Backès porte la parole de la Province Sud avec fermeté et appelle à la responsabilité, Virginie Ruffenach pour l’Avenir En Confiance porte la parole du gouvernement, défendant que seule l’offre du groupe Trafigura est fiable, pendant que les manifestations s’enchaînent et les organisateurs menacent du durcissement de leurs actions.

À Nouméa, manifestation au Haut-commissariat et blocage du port autonome

Ils en appellent à une table ronde autour du dossier de l’usine du Sud et n’arrêteront pas leurs actions tant qu’ils ne seront pas entendus. Tel est le message porté par le collectif Usine du Sud = Usine Pays, qui marchaient ce matin depuis le port autonome vers le Haut-commissariat. Le port autonome reste bloqué par les manifestants, malgré que ces derniers aient été informés de l’ordonnance de référé prise par le juge hier, mardi 17 novembre, ordonnant l’expulsion des occupants.

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Roch Wamytan, président du Congrès, qui a reçu la délégation du collectif après leur passage au Haut-Commissariat, au micro de nos confrères de Nouvelle-Calédonie la 1ère : « Il faut absolument qu’il y ait cette table ronde pour pouvoir apaiser la situation qui se passe actuellement. La mobilisation est forte, il y a de fortes revendications, mais ces revendications doivent être prises en compte, ou en tout cas être discutées même s’il n’y a pas de décision immédiate ».

Dans le reste du territoire, Koné, Lifou, Ouvéa et La Foa

À Koné, un cortège a marché vers la Subdivision administrative Nord, où une délégation reçue par la Commissaire délégué de la République en Province Nord, Marie-Paule Tourte-Trolue, a pu déposer une pétition. Moins d’une centaine de personnes défilaient ce matin jusqu’à la Subdivision administrative des îles Loyauté à Wé, où ils ont pu déposer un cahier de revendications. À La Foa, des manifestants se sont regroupés devant la Subdivision administrative Sud, tandis qu’une marche avait également lieu à Ouvéa. Partout, les manifestants affirment leur détermination, et les représentants insistent sur la montée crescendo des actions envisagées s’ils n’étaient pas entendus.

Damien Chaillot