Le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, où s’est déroulée cette table ronde sur l’avenir de l’Usine du Sud (Illustration)

Après plus de sept heures de discussions, les élus politiques, représentants de l’État, coutumiers et représentants de Vale NC, ont convenu d’un nouveau rendez-vous jeudi durant lequel les deux projets de reprise de l’Usine du Sud seront présentés. 

Ils étaient 26 à participer à cette première table ronde sur l’avenir de l’Usine du Sud pour laquelle l’industriel Vale cherche un repreneur. Élus indépendantistes, non indépendantistes, représentants de l’État, maires, coutumiers, représentants de Vale NC et banque Rothschild par visioconférence : tous ont convenu de se revoir jeudi, afin notamment que les deux projets de reprise soient présentés, rapporte Nouvelle-Calédonie La 1ère.

L’un est défendu par les indépendantistes et coutumiers, porté par la Sofinor et Korea Zinc. Le second, un consortium entré en négociation exclusive en octobre dernier, comprend notamment le groupe suisse Trafigura. Bien qu’en bonne position dans la reprise de Vale NC, ce consortium se heurte à l’opposition du collectif coutumier « Usine du Sud : Usine pays », soutenu par les indépendantistes, qui ont notamment demandé que l’offre Sofinor-Korea Zinc puisse visiter le site et présenter une offre « Due Diligence ».

Si la tension sur le terrain était palpable ces dernières semaines, cette première table ronde semble avoir apaisé les esprits. L’enjeu est d’autant plus important que l’Usine du Sud représente 3 000 emplois directs. « Le fait d’avoir pris le temps de discuter, c’est déjà une avancée », a confié Pierre-Chanel Tutugoro, président du groupe UC-FLNKS au Congrès, interrogé par Les Nouvelles Calédoniennes à la sortie de cette réunion. « Qu’il y ait des espaces de discussion, c’est ce qui est important pour la suite », poursuit-il. « On souhaite que le projet que nous soutenons à travers le consortium Sofinor-Korea Zinc puisse être affiné grâce à une visite de l’usine du Sud », a-t-il également insisté.

Pour la présidente de la province Sud, Sonia Backès, parmi les leaders du parti loyaliste l’Avenir en Confiance également interrogée par Les Nouvelles Calédoniennes : « Rothschild l’a encore précisé, il n’y a qu’un projet en lice à l’heure actuelle ». Elle défend notamment le consortium incluant Trafigura, sous le nom de Prony Ressources. « Mais il faut que nous travaillions sur l’actionnariat local, pour obtenir un projet qui ressemble à tout le monde », reconnaît-elle toutefois.

Si cette table ronde a permis de poursuivre le dialogue entre les partenaires calédoniens, repris lors du déplacement du ministre des Outre-mer au lendemain du second référendum, les manifestants qui défendent l’offre Sofinor-Korea Zinc restent mobilisés sur le terrain. L’USTKE a notamment déposé un préavis de grève sur l’ensemble des sites miniers à partir de ce mercredi, et « sur l’ensemble du secteur privé  interprofessionnel » à partir de jeudi. Date cruciale : ce vendredi 4 décembre doivent s’achever les négociations exclusives entre Vale et l’offre Prony Ressources avec Trafigura.

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