Vaccin : En Polynésie, une aide-soignante, des septuagénaires et anciens ministres vaccinés pour l’exemple

Vaccin : En Polynésie, une aide-soignante, des septuagénaires et anciens ministres vaccinés pour l’exemple

Le maire de Papeete et ancien ministre de la Santé s’est fait vacciné ce mardi 12 janvier ©Radio 1 Tahiti

En Polynésie, la campagne de vaccination débutera officiellement le 18 janvier. Mais ce mardi, une quinzaine de volontaires ont été vaccinés sous le regard des caméras. Parmi eux, un maire, des anciens ministres et Diane, une jeune aide-soignante « en première ligne du Covid ». Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti

Du monde, un peu trop de monde même, dans le petit kiosque info-santé de Paofai à Papeete, ce mardi après-midi. Comme c’est devenu l’usage tout autour de la planète, le gouvernement local avait convié la presse pour assister aux débuts de la campagne de vaccination contre le Covid-19. Une campagne qui ne sera « officiellement » lancée que lundi 18 janvier, mais qui a vu ses premières doses de vaccin – étiquetées Pfizer-BioNtech et livrées par l’État – injectées hier, dans l’intimité du personnel de la Santé.

Pas de « Mauricette » à la polynésienne, donc : loin des objectifs, c’est Diane, une jeune aide-soignante « en première ligne du Covid » depuis de longs mois dans les centres de dépistage, qui a, la première, retroussé sa manche. Ce mardi, elle était de l’autre côté de la seringue. Accueil, consultation pré-vaccinale avec un médecin, injection en quelques secondes et surveillance du patient quelques minutes pour déceler une rare réaction allergique… La soignante décrit un processus « assez simple », gratuit et non obligatoire, qui se clôt par un rendez-vous pour la seconde injection, une vingtaine de jours plus tard. « Il peut y avoir quelques petits effets secondaires comme des maux de tête, mais c’est un vaccin comme un autre », insiste-t-elle.

« Donner l’exemple »

Sous les tonnelles installées à l’extérieur du centre de vaccination, les volontaires pour cette période de rodage attendent patiemment leur tour. « Plus tôt c’est fait, mieux c’est », confie un couple de septuagénaires. Quelques représentants de la direction de la Santé viennent « donner l’exemple ». L’actuel ministre de la Santé en Polynésie, Jacques Raynal, qui a eu le Covid il y a quelques semaines, se fera vacciner, « mais plus tard ».

Mais d’autres candidats au vaccin ont un message à faire passer. « J’ai foi en la science ! » lance ainsi Michel Buillard. Le maire de Papeete, ancien vice-président de la Polynésie et ministre de la Santé connaît les « réticences », les « fausses informations » sur le vaccin qui circulent sur les réseaux sociaux. « Il ne faut pas s’en nourrir », prévient le maire de la Capitale. « Il faut faire confiance en la médecine, en la science, c’est elle qui va pouvoir nous sortir de cette crise ».

Un couple de septuagénaires s'est également fait vacciné ce mardi 12 janvier à Papeete ©Radio 1 Tahiti

Un couple de septuagénaires s’est également fait vacciné ce mardi 12 janvier à Papeete ©Radio 1 Tahiti

Des anciens ministres de la Santé qui furent aussi médecins, on en croise d’autres, entre les micros et les caméras, ce mardi à Paofai. Charles Tetaria appelle à « tout faire pour arrêter cette pandémie ». Jules Ienfa, lui, vante le travail des chercheurs « qui nous ont fourni un vaccin sûr et efficace en un temps record », et discute avec Jean Roux, figure de la recherche scientifique polynésienne, qui a dirigé l’Institut Malardé entre 1984 et 1990. « C’est grâce à la vaccination que de nombreuses maladies ont disparu en Polynésie », pointent les deux médecins. « La poliomyélite, la variole, la fièvre typhoïde, l’hépatite B… les gens savent qu’ici la vaccination a fait des miracles ».

Nouvelle livraison début février

La direction de la Santé continuera les vaccinations « de rodage » dans les prochains jours. L’idée est de tester les contraintes de temps, de matériel, les procédures d’accueil, de contrôle… Le tout pour « arriver à avoir une vaccination contrôlée et contrôlable », explique Jacques Raynal. Dès la semaine prochaine, les centres de vaccination de l’hôpital de Taravao et du CHPF ouvriront leurs portes, et devraient être rejoints, à terme, par des cellules installées à Mahina et Papara. Impossible pour l’instant de donner un rythme de vaccination, ou une estimation du nombre de bénéficiaires volontaires.

« Il y a déjà de nombreuses personnes qui ont demandé à se faire vacciner, dans le groupe cible ou pas », relève seulement le ministre de la Santé. La phase 1 ne concerne théoriquement que les personnes de plus de 75 ans et les soignants, auxquels les autorités ont ajouté les patients « atteints de pathologies graves ». Combien faudra-t-il de temps pour consommer les 14 600 doses livrées par avion la semaine dernière ? Pas de réponse non plus. Mais le Pays espère recevoir une nouvelle livraison de 18 000 doses – prévue pour les premiers jours de février – avant d’atteindre la pénurie.

Radio 1 Tahiti.