Commémoration du 10 mai : A La Rochelle, le Premier Ministre Gabriel Attal salue « l'esprit de résistance » et appelle à « faire connaître la mémoire de l'esclavage» avec une grande exposition nationale en 2026

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Commémoration du 10 mai : A La Rochelle, le Premier Ministre Gabriel Attal salue « l'esprit de résistance » et appelle à « faire connaître la mémoire de l'esclavage» avec une grande exposition nationale en 2026

Le Premier ministre Gabriel Attal a présidé ce vendredi 10 mai la cérémonie nationale de la Journée nationale des abolitions de l'esclavage et la mémoire de la traite négrière à La Rochelle, la première cérémonie hors de Paris, en présence du maire de La Rochelle Jean-François Fountaine, du Président de la Fondation de la mémoire de l'Esclavage Jean-Marc Ayrault, de la ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet, de la ministre déléguée en charge de la Jeunesse Sarah El Haïry. Le Premier ministre a rendu hommage lors de son discours, aux hommes et femmes « marrons» qui se sont révoltés contre l'esclavage. Il a notamment annoncé l'organisation d'une exposition nationale en 2026 et la création d'un label spécifique pour les lieux de mémoire de l'esclavage.

 

En 18 ans de commémoration de la Journée nationale des abolitions de l'esclavage et la mémoire de la traite négrière, l'hommage national s'est délocalisé pour la première fois, à La Rochelle, premier port français à se lancer dans la traite esclavagiste entre l’Afrique et les Amériques, en 1594, « C’est  la volonté d’aller au plus près des Français, de partager partout la mémoire de l’esclavage et de veiller à ce qu’il n’y ait pas une parcelle de France, où elle puisse être ignorée. La mémoire ne peut se réduire à Paris, c’est le sens de ma présence ici», a déclaré Gabriel Attal.

Cette année, la cérémonie nationale met en lumière comme thématique « Les résistances à l'esclavage », sous la houlette de la Fondation de la mémoire de l'esclavage. Le chef du Gouvernement a ainsi célébré la mémoire des marrons d'Haiti à La Réunion en passant par la Guadeloupe, la Martinique et de Guyane, qui se sont battus contre le joug esclavage. « Ils ont résisté, fait souffler le vent de la Liberté.En ce 10 mai, c’est aussi cet esprit de résistance que je veux saluer.Cet esprit de résistance qui doit nous inspirer et qu’il faut perpétuer». 

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Le Premier ministre a par ailleurs salué le travail de la Fondation de la mémoire de l'esclavage et de son président Jean-Marc Ayrault mais aussi « l'engagement exceptionnel de Christiane Taubira à faire reconnaître la traite et l’esclavage comme des crimes contre l’Humanité » ainsi que « le courage et les mots et combats de Maryse Condé», décédée début avril dernier, et qui a institué la première journée nationale de mémoire de la traite et de l'esclavage et de leurs abolitions, en 2006.

 « Faire connaître la mémoire de l'esclavage dans notre pays » 

Le Premier ministre a également exprimé sa volonté à perpétuer cette mémoire de l'esclavage. «Nous continuerons à faire connaître les témoignages, à faire connaître la mémoire de l’esclavage dans notre pays». Pour mener ce combat, Gabriel Attal évoque premièrement le vecteur de l'école, « là où se forgent la conscience et l’esprit des citoyens,l’émancipation par le savoir». « Être citoyen, c’est connaître et reconnaître notre Histoire dans son entier, sans en occulter aucune page. C’est donc connaître et reconnaître la monstruosité de la traite, la réalité de l’esclavage, l’héroïsme des résistants et l’Humanité retrouvée grâce à l’abolition».

Deuxièmement, pour continuer « à regarder l'Histoire en face » et  partager partout la mémoire de l’esclavage, Gabriel Attal a annoncé une grande exposition nationale sur la mémoire de l’esclavage en 2026, année des 25 ans de l’adoption de loi sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’Humanité. « Les musées et les lieux de patrimoines devront se saisir de cette année anniversaire, pour montrer ce qui dans leurs collections, dans leurs histoires, fait écho à la traite et à l’esclavage». 

Enfin, le Premier Ministre a également évoqué la création d'un label spécifique pour les lieux de mémoire de l’esclavage afin de rendre plus visible et faire connaître les lieux patrimoniaux liés à l'esclavage. « Chacun saura, chacun verra, en arpentant nos rues et nos villes, les lieux où l’histoire de l’esclavage s’est écrite. Chacun pourra mieux se souvenir, mieux comprendre», a-t-il souligné.

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La Rochelle rend hommage à l'esclave Clarisse

En amont de la cérémonie nationale, une statue de Clarisse, esclave haîtienne ayant vécu en servitude à La Rochelle sous la Révolution et ayant demandé son émancipation, avant le vote de la première abolition en 1794 a été inaugurée dans le parc d'Orbigny, en présence de l’artiste haïtien Woodly Caymitte, dit Filipo, du Maire de La Rochelle Jean-François Fountaine, du Préfet, de l’ambassadeur d’Haïti en France. Cette inauguration a été ponctuée par la lecture d’un texte d’Aimé Césaire par des élèves du lycée AMEP (Association Martiniquaise d'Education Populaire) de Fort-de-France et la restitution du travail de l’année des élèves du collège Fromentin de La Rochelle sur le combat du Réunionnais Furcy qui s’est battu pendant 25 ans avant 1848 pour être reconnu libre par les tribunaux français.

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VERBATIM : 

Gabriel Serville, Président de la Collectivité Territoriale de Guyane : « Faire une grande exposition à l'échelle de ce qu'a été l'esclavage et ce label accroché aux lieux de mémoire, ce sont des signes fort»